Introduction générale aux Caractères
I. Le contexte historique : la fin du XVIIe siècle.
1. Une monarchie absolue de droit divin
Tous les pouvoirs sont concentrés en une seule personne, le roi, son seul supérieur est Dieu. A l'époque la religion est un élément très important. En 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes, mettant le religion catholique en avant. Le roi s'appuie sur l'Église pour éviter les révoltes, et apporte de nouveaux fidèles. Apparition du Jansénisme qui prône une grande rigueur dans la pratique de la religion, c'est un véritable courant conservateur.
Le Bruyère, lui, s'inscrit dans le courant des moralistes.
2. Les classes sociales
Le noblesse perd un peu de son pouvoir. Les nobles, ne devant pas travailler, on moins d'argent. La bourgeoisie, ayant de plus en plus d'argent, effectue une ascension sociale en achetant des titres de noblesse. On distingue deux "catégories" dans la noblesse : la noblesse d'épée dont la descendance remonte eu Moyen Age, et la noblesse de robe, bourgeois ayant acheté leurs titres de noblesse. Rigaud, Louis XIV, 1701
Vue le dépenses de l'État, le peuple est réduit à une grande pauvreté.
3. La vie à la cour
Autour de 1680, la cour est synonyme de Versailles. S'installe une vie luxueuse qui est sensée être la vitrine du pouvoir. Le but principal des courtisans est de bien se faire voir auprès du roi. C'est un véritable monde de l'apparence qui s'oppose à l'idéal de l'honnête homme, aux qualités morales (modération, intelligence, bonté, piété).
4. La vie artistique
Très grand rayonnement des artistes européens dans toutes les cours de l'Europe. L'art c'est la postérité. A Versailles vivaient beaucoup d'artistes : Molière, Racine, Lully, Le Brun...
II. La vie littéraire de la fin du XVIIe siècle
1. La mode des "salons" et du bel esprit
Les "grands" se regroupaient dans des salons où ils faisaient des jeux littéraires (écriture de poèmes, épigrammes, critiques littéraires, etc.). Tout le monde peut devient écrivain, aristocrates, religieux, le but est de montrer son esprit.
2. Le classicisme
Apogée du mouvement classique : on s'inspire des écrivains de l'Antiquité (La Bruyère s'inspire de Théophraste), on cherchait à appliquer des règles précises dans un but de perfection formelle et du langage, des idées... recherche de la clarté (mise en place des règle du théâtre classique avec Boileau, Racine...)
3. Le querelle des Anciens et des modernes
Lien Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Querelle_des_Anciens_et_des_Modernes
III. La Bruyère et son œuvre
1. Sa vie
La Bruyère était roturier, il a acheté une charge. Au départ, il travaille comme trésorier, puis devient précepteur du Duc de Bourbon, il est donc amené à vivre à la cour.
Vers le fin de sa vie, il tente de se faire élire à l'Académie Française, Fontenelle prend sa place, il réessaie et est enfin élu. Pendant une période il n'est pas très apprécié à cause des Caractères.
C'est un homme amère, il n'est pas noble et pas apprécié par les courtisans... On peut se demander si dans Les Caractères il n'essaie pas de régler ses comptes :
Ce qui me soutient et me rassure contre les petits dédains que j’essuie
quelquefois des grands et de mes égaux, c’est que je me dis à moi-même: « Ces
gens n’en veulent peut-être qu’à ma fortune, et ils ont raison: elle est bien petite.
Ils m’adoreraient sans doute si j’étais ministre. »
Les Caractères, "De la cour", remarque 28.
Le fait qu'il ait été précepteur donne un côté pédagogique à son œuvre. Une œuvre au XVIIe siècle, que soit une peinture, une sculpture, un écrit, a pour dut de plaire et d'instruire.
La Bruyère n'est pas un révolutionnaire, c'est un moraliste qui cherche à nous faire réfléchir sur la moral et les mœurs.
2. Le genre des Caractères
La Bruyère imite Les Caractères et Théophraste (IVe siècle av. J.-C.). Il fait une satire, un caractère est un portrait satirique qui décrit un type social ou moral. Lors de la première publication La Bruyère présente son œuvre comme une traduction de Théophraste, avec, à la suite, Les Mœurs de ce siècles. Dans la première édition il ne se présente qu'en traducteur et ne donne pas son nom d'auteur.
Le deuxième influence est celle des moralistes, écrivains traitant les thèmes de la morale : Pascal, Les Pensées ; La Rochefoucault, Les Maximes ; Bossuet, Sermons, Oraisons funèbres. Le genre : ce sont des formes brèves, écriture fragmentaire. Le but : parler des mœurs. Ce genre permet la diversité et ne met pas de fin à l'œuvre. La Bruyère a sans cesse modifié son œuvre.
Les Caractères sont la seule œuvre de La Bruyère. Il l'a commencé en 1688 et arrêté en 1696. Entre temps il y a eu neuf éditions successives, ce qui montre qu'elle a eu beaucoup de succès. A chaque nouvelle édition La Bruyère ajoute de nouvelles remarques.